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J'entre
dans la chanson

J'entre dans la chansonPhilippe Berthaut
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J'entre dans la Chanson


J’entre dans la chanson avec les espadrilles bleues

du ciel marchant dans le domaine de l’avion vers Tafaraoui.
Ma foraine est à mon côté
Ma femme maure ma moraine,
Et ses cheveux dans les feuillus des eucalyptus.


J’entre dans la chanson avec les toros de l'arène
Et les cigognes démâtées des anciennes églises algériennes.
Ma foraine est à mon côté
Ma trace maure mon domaine,
Avec ses yeux de marronniers
De marronniers d’enfants.


J’entre dans la chanson avec un nomade accueillant.
Il ne bouge pas de chez lui, quand chez lui c’est toute la terre :
Ma foraine est à mon côté

Mon paquebot de vie saline,

avec ses jambes de roseau arrachées à l'oued.


J’entre dans la chanson avec les fleurs cueillies au cimetière juif,
Une pierre de Mansourah et un flocon de laine bise
Voilà les compagnons solides.

Ma foraine est à mon côté,
Ma forge mariée aux sources
Avec son ventre de torchère d'Arzew.


J’entre dans la chanson en mangeant de la calentica,
Les martinets piaillent dans l’aube ce que le bonheur a laissé.
Ma foraine est à mon côté
Ma Sebkha de larmes courage,

Avec ses yeux de marronniers, de marronniers d’enfants.


J’entre dans la chanson avec les espadrilles bleues
Du ciel marchant dans le domaine de l’avion vers Tafaraoui.
Ma foraine est à mon côté
Ma femme maure ma moraine
Et ses cheveux sont devenus les feuillus des eucalyptus.

 

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