la ville
était posée
La Ville était posée
La ville était posée dedans sa langueur monotone
à peine le besoin de saluer le fleuve en crue
et l’herbe est mouillée par les pleurs de la veille
Il y avait des rues des échafaudages des corps
il y avait des commerces du soleil des lumières
et l’aube qui traînait dans le fond du café
Y poussent le marché aux sauvagines les Salins
la course du renard déchiré comme son pelage
et toi-même renard dans la fable de l’aube
Recollez en maison ces molécules de désert
apportez les cigognes sur les cheminées des arènes
dé-goudronnez le pré ou une enfance à soi (où une enfant « s’assoit »)
Pourquoi se souvenir de cette dernière douleur
pourquoi se souvenir des manigances de la nuit
et pourquoi s’éterniser dans l’aube mouillée
Pourquoi ne pas plonger une dernière fois sa gueule
pourquoi ne pas gémir sous les quatre coups des chevaux
et aller dans l’eau comme on irait dans l’herbe
La ville était posée dedans sa langueur monotone
à peine le besoin de saluer le fleuve en crue
et l’herbe est mouillée par les pleurs de la veille