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le chant
de l'amante

Le chant de l'amantePhilippe Berthaut
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LE CHANT DE L'AMANTE


Il nous faudrait toujours du chant ouvert pareil
et plus d’opaque
il faudrait garder de la nuit que la lisière avec
le jour
cette lumière à rebours où nous allumons nos pays
Nos tribus sont parties de nous ce sont nos corps
réunifiés
ce sont nos amours retrouvées même quand
le temps s’écarte
c’est cette longue panoplie où nos enfances vont
roder
où nos pays se sont soudés parfois là où je vous ai
manquée
De vous avoir oubliée reine dans mon pays je l’ai
perdu
ce pays de parler ma reine ce pays de vous
reconnu
et vous vous êtes faite veilleuse sur la plus haute
tour de nous
la vigilance du jour creuse jusqu’aux trous noirs
qu’ont disparu
Et vous dansez sur la tour blanche de cette maison
redonnée
et vous dansez dans ce miroir qui ne vous a pas
encore redonnée
Les mots soudain me sont faciles
le monde vient de me coller
vous êtes le monde collé et les mots vont se
reposer
un petit peu dans mon haleine dans le silence de
ma reine
qui dans les menthes va rouler
Princesse Inca pour le motif de cette sœur inceste
autour
je ne faisais que préparer le merveilleux chant de
retour
Qui est déjà un chant d’ici un chant du présent
reconduit
un chant de la fenêtre ouverte et Carzou ressort
ses tableaux
et un peu dans l’oblique là et noir il y a l’Ovale
que me montrez-vous du doigt cette proue du
monde en balle
Vous me montrez la longue reine la longue reine
que vous êtes
je m’étais donc perdu en roi je m’étais donc perdu
roi
j’étais devenu quelque chose dans le trou noir où
je me pose
Maintenant les mots me reviennent
je les voudrais doux et sucrés
je vous voudrais à bout d’haleine et je voudrais
vous embrasser


Je ne me sens plus tout entier je ne me sens plus
tout entier
je croyais au début que c’était la figure de la
musique
quelque chose qu’on dit comme ça Mais non
Ma reine ô ma reine votre échiquier de chair
de peau de larme de tendresse
pour faire échec et mat
au terne


Vous allez devenir lavandière donc
quelque part dans ma nuit qui va arriver
quand je me sens à la limite
et que je recouds les portées et que je remonte le
chant
et qu’il me laisse apaisé
je voudrais vous aimer  maintenant


Peut-être un message à dire si vous ne dormez pas
dedans votre inquiétude
Laissez-vous embercer par les coursiers fragiles
les ondes arriveront bien jusqu’à votre peau
et vous me délierez vos seins de perles d’ombre
vous me les délierez pour ma main enchantée
Votre ventre jardin votre ventre jardin où vont
pousser mes mains
et qui dorment tranquilles au bord du vase bleu de
cette mer tranquille
de cette peau de l’eau des mots de tout
où je voyage


Maintenant je vais apprendre à préserver la parole
de la distance
Ma Princesse Inca ma princesse inca ma liseuse de
cahier
et ce cahier c’est mon corps
tout au-dedans mon corps encore
les territoires d’enfant
le territoire du chant
cette force qui me pousse qui me porte et vient
de vous
et libère les secousses de nous
et nous et nous et nous nous sommes nous et
nous sommes nous et nous et nous et…


Ma princesse inca ma ville berbère ma liseuse de
cahier
   plus que les mots qui viennent s’y poser
   vous êtes ce qui m’ouvre au chant


Il nous faudrait toujours du chant ouvert pareil
   et plus d’opaque
il faudrait garder de la nuit que la lisière avec
le jour
   cette lumière à rebours
   où nous allumons nos pays.


 

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